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Regard neuf sur les vêtements

Dernière mise à jour : 28 sept. 2022

L'idée de cette fiche n'est pas d'enfoncer des portes ouvertes. Un vêtement ça tient chaud, plus on en met des gros, des longs et des isolants, moins on se refroidit. Rien de neuf sous le soleil.


Quelques réflexions et éléments moins connus peuvent néanmoins vous apporter un nouveau regard sur les vêtements et vous amener plus loin dans la réflexion.


Parmi les paramètres qui sont traditionnellement liés au confort thermique, on retrouve:

  1. Le métabolisme, qui est la production de chaleur interne au corps humain qui varie notamment en fonction de notre activité, de notre morphologie, de notre âge et du moment de la journée.

  2. La température ambiante de l’air.

  3. La température moyenne des parois. Cette dernière est tout autant impactante que la température de l'air.

  4. L’humidité relative de l’air.

  5. La vitesse de l’air qui en augmentant intensifie notre perte de chaleur (si l'air est moins chaud que notre peau).

  6. L’habillement qui offre une résistance thermique et limite les pertes de chaleur de la surface de la peau vers l’environnement.

L'habillement est un paramètre important de cette équation. Entre le corps nu et la combinaison d'expédition polaire, il existe un éventail infini d'habillements grâce auquel nous pouvons être confortables à des températures très différentes.


Le niveau d'habillement, ça se mesure !

Le niveau d'isolation de l’habillement est caractérisé par une valeur, exprimée en “clo”, dont voici quelques valeurs indicatives partagées par le site énergie +.


Le vêtement est donc une solution performante avec un coût et un impact environnemental faible par rapport au confort qu'il apporte.


Mais depuis que l'on porte des vêtements son rôle a beaucoup évolué...


Comment les Belges s'habillent-ils en hiver?

Article inspiré de - et figures reprises de : Clothing behaviour in Belgian homes Silke Verbruggen, Els De Ceuster, Marc Delghust and Jelle Laverge. E3S Web Conf., 172 (2020) 06006. DOI: https://doi.org/10.1051/e3sconf/202017206006



Les chercheurs ont remarqué que la température intérieure du logement impacte tendanciellement l'habillement, mais peu; à moins que ce ne soit l'habillement qui induise un choix de température plus ou moins élevé? Ils remarquent par ailleurs une grande variété d'habillements pour une même température.


Continuant leur étude, s'ils n'ont pas soulevés de différences significatives entre les hommes et les femmes en intérieur, ils ont toutefois remarqués que l'habillement extérieur des hommes varie peu en fonction de la météo (ils s'habillent toujours pareil) tandis que les femmes adaptent légèrement leur habillement à la météo.


Ensuite, entre les groupes d'âges, ils ont pu remarquer une tendance significative à un habillement plus chaud chez les personnes plus âgées. Ils lient cela à une plus grande sensibilité au froid des personnes âgées et une envie plus marquée chez les jeunes de mettre des vêtements qu'ils aiment bien, même s'ils sont légers.


Ce qui est frappant au travers de tous les graphiques repris dans cette étude, c'est la valeur CLO en elle même. En moyenne, en hiver et en intérieur, le Belge porte sur lui 0,58Clo, ce qui correspond à une tenue d'été relativement légère...


Alors, combien de degrés peut-on gagner et comment?

Rappelons qu'une baisse d'un degré permet une économie d'énergie de l'ordre de 10% (500-700€ en moyenne en 2022) !

Nous savons que pour des activités calmes (être assis, lire...) l'ajout de 0,17Clo permet de baisser la température d'1°C tout en conservant le même niveau de confort thermique. 0,17Clo cela correspond par exemple à un polo ou un fin t-shirt à longue manche.


Si le belge passait de 0,58Clo en moyenne à 1,09Clo (T-shirt, chemise à manches longues, pantalon, pull-over à manches longues, chaussettes épaisses et chaussures) il pourrait baisser sa température de 3°C et réduire sa consommation d'environ 30% sans perdre en confort !


Dans SlowHeat, les participants portent en général de 1 à 1,5 Clo quand il fait froid. Ce qui est atteint assez facilement avec des sous-vêtements thermiques (invisibles et confortables), des bonnes chaussettes et un gros pull. À la maison (et pourquoi pas ailleurs?), le training épais et les "grenouillères" pour adultes sont également des bons compagnons. Grâce à cela nous pouvons allez 3 à 6°C en dessous de la moyenne Belge (±22°C) sans grands efforts.


La liste, ci-après, permet de se faire une idée pour soi et d'optimiser son utilisation du vêtement. Elle est disponible sur:

Il faut renverser l'idée que c'est la température qui doit s'adapter à nos vêtements. En effet, dans certaines limites, ne serait-ce pas plutôt à nos vêtements de s'adapter aux températures? On ne parle pas ici de mettre 10 t-shirts à longues manches les uns sur les autres jusqu'à ne plus savoir bouger ou respirer mais il existe milles et une façons de composer son habillement pour gagner quelques CLO, quelques degrés et beaucoup d'énergie.


Défi pour slowheathers convaincus ou en devenir : Et si vous imprimiez ce tableau pour l'afficher dans votre dressing et tentiez tous les jours de vous habiller avec des vêtements dont la somme des clo fait minimum 1 ?


Quelques conseils en vrac...

  • Mettre une première couche douce et agréable (comme des sous-vêtements thermiques)

  • Mettre ensuite une ou deux couches bien chaudes en veillant à laisser suffisamment d'espace. Si les fibres sont écrasées, le vêtement perd beaucoup de capacité isolante (moins d'air = moins d'isolation). Pensez à avoir quelques gros pulls une taille au-dessus.

  • Les vêtements qui se resserrent "au bout" (au niveau des chevilles, des poignets, du cou... permettent à l'air chaud qui se situe entre notre peau et les couches successives de vêtement de ne pas s'échapper.

  • Les vêtements qui remontent sur la tête apporte un gros gain de chaleur (cols roulés, capuches...)

  • Les tirettes, boutons, ouvertures... sont autant d'éléments qui paraissent anecdotiques mais qui permettent de moduler finement la chaleur de notre corps sans avoir à enlever et remettre des couches en permanence.

  • Pour les mains de fines mitaines font le job mais sachez également qu'en sur-habillant légèrement le corps, ce dernier va pouvoir se permettre de renvoyer du sang bien chaud dans les mains et vous n'aurez plus froid aux extrémités. Alternativement, les poches "kangourous" fonctionnent bien.

  • Des grosses chaussettes (éventuellement anti-dérapantes) permettent également un gros gain de confort.

Dans tous les cas, chaque cas de figure sera différent, à vous de trouver la combinaison qui vous va en fonction des situations (télétravail, visioconférence, soirée canapé, réception d'invités...)


Le TOG anglais

Le TOG est une unité anglaise de mesure de la performance thermique des vêtements et accessoires (1clo = 1,55TOGs). Cette unité est beaucoup utilisée par les Anglais pour qualifier thermiquement les vêtements pour bébé, certains vêtements techniques ainsi que les couettes. Si vous allez sur le site anglais d'une grande marque suédoise d'ameublement vous verrez que les "duvet" (couettes en anglais) sont caractérisés par des "TOG" ce qui est pratique car des tableaux permettent de savoir exactement quelle couette choisir pour une température de chambre donnée. Idem pour les vêtements.

Alors que le même site dans sa version française précise "légère", "chaude"... ce que ne veut pas dire grand chose, surtout si l'on souhaite comparer des produits de marques différentes entre eux.


Au-delà du vêtement

Le vêtement est un élément mais il existe une infinité de prolongations aux vêtements qui existent (plaids, écharpes, nappes tombantes, baldaquin...) ou qui doivent encore être inventés. Pour inspiration, voici les kotatsu japonais. Dans ce cas, la nappe est isolante, elle habille les convives et conserve la chaleur d'un petit chauffage d'appoint situé sous la table.




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