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5 mythes qui entourent le sujet du chauffage

Dernière mise à jour : 2 nov. 2022


1/ Couper le chauffage quand on est absent consomme plus car il faut remonter en température après ! FAUX

La littérature scientifique sur le sujet est claire et nette : il vaut mieux ne pas chauffer si on n'est pas chez soi. Dit autrement : le chauffage intermittent consomme moins que le chauffage continu (physiquement il ne peut en être autrement). Tout ce que l'on risque c'est qu'à la relance on ait besoin d'un peu de temps pour retrouver la température voulue : il faut soit anticiper, soit accepter que la pièce mette un peu de temps à chauffer. Mais si on vient d'un extérieur froid, on n'a pas forcément besoin d'une température élevée tout de suite.


Pourquoi en est-il ainsi ? Faisons une analogie : votre pièce est une passoire, et votre système de chauffage le robinet qui tente de maintenir le niveau d'eau dans celle-ci. Le niveau d'eau représente la température. Supposons également que votre passoire est plongée dans un évier où se trouve un peu d'eau, à un niveau constant, de sorte que le fond est immergé. Ce fond d'eau est la température extérieure. Une pièce bien isolée sera une passoire avec des trous plus petits, mais le raisonnement reste le même. Si votre pièce à une forte inertie (elle contient beaucoup de matériaux lourds), imaginez une éponge au milieu de la passoire. Supposons que vous voulez économiser l'eau et réduisez, ou fermez complètement, le robinet. Le niveau d'eau va descendre dans la passoire. Si vous attendez suffisamment longtemps, le niveau d'eau sera aligné à celui de l'évier (analogie : il fera aussi froid dans votre pièce qu'à l'extérieur). Puis vous voulez retrouver le niveu d'eau du début et vous réouvrez le robinet. Si vous l'ouvrez peu, le niveau remontera lentement. si vous l'ouvrez beaucoup, il remontera rapidement. Pensez-vous que vous aurez consommé plus d'eau que si vous aviez tenté de maintenir le niveau d'eau constant depuis le début ? Bien sûr que non.


D'où vient la croyance en une surconsommation à la relance alors? Probablement d'une confusion entre puissance et énergie. Lorsque vous voulez remonter en température, et surtout si vous voulez le faire assez vite, vous allez demander énormément de puissance à votre installation de chauffage (ouvrir le robinet en grand). Mais cela pendant un temps assez court. Or, l'énergie que vous payez, c'est la puissance * le temps.


Conclusion : une intermittence du chauffage fait gagner de l'énergie, dans tous les cas, mais peut impliquer des pics de puissance appelés au moment de la relance, qui donnent l'impression de consommer beaucoup.


Aller plus loin?


2/ Se chauffer à l’électricité directe c’est la pire idée du siècle ! VRAI et FAUX : pas si on tire parti des avantages de l'électricité.

Si vous remplacez vos radiateurs et votre chaudière par des radiateurs électriques et que vous continuez à chauffer votre logement à 22°C partout et tout le temps, oui, alors c'est un non-sens total.


En effet, dans ce cas, une centrale, disons au gaz, va produire de la chaleur et la convertir en électricité avec un rendement de ±50% auquel on ajoute les pertes sur la ligne. Puis, chez vous, vous allez reconvertir cette électricité en chaleur avec un rendement de ±100%.

Bilan: il faut "2" gaz pour fournir "1" de chaleur finale. Alors que si le gaz était directement venu chez vous, votre chaudière (rendement de ±100%) aurait pu produire 1 de chaleur avec 1 de gaz (deux fois moins) car il n'y a pas la perte de 50% liée au passage par l'électricité.


Par contre si l'électricité permet de produire la chaleur exactement où et quand vous le souhaitez, sans perte, avec plus de réactivité, de mobilité, de flexibilité, de contrôle et précision et que ces qualités permettent de réduire d'au moins 50% le gaspillage et la quantité de chaleur nécessaire, alors le compte est bon ! D'autant plus si une partie de l'électricité est issue d'énergie renouvelable et/ou décarbonée.


Ainsi, si vous économisez 7200kWh de gaz en passant de 22°C à 17°C il faudra consommer plus de 3600kWh d'électricité en contrepartie pour que cela devienne une mauvaise idée (tant financièrement qu'écologiquement). Cette quantité d'énergie consommée sur 180 jours d'hiver donne une moyenne de 20.000Wh/jour. Un radiant consomme en moyenne 200Wh par heure d'utilisation, une cape chauffante 60Wh par heure d'utilisation. On a donc de la marge avant que l'utilisation de l'électricité pour se chauffer ne soit plus une bonne idée.



3/ Vos solutions électriques/ électroniques polluent aussi et consomment des métaux qui proviennent de l'étranger ! VRAI, mais dans une proportion acceptable et infime par rapport aux autres solutions.

Quoi que l'on fasse, cela pollue. C'est pour cela que la démarche SlowHeat insiste sur le solutions passives (activité, vêtement, acclimatation) dans un premier temps. Ensuite, arrivé un certain point il faudra se chauffer avec de l'énergie et un appareil sera à la manœuvre. Dans tous les cas il y a de l'énergie et un appareil. La question importante est donc de connaitre les ordres de grandeur pour savoir si l'impact est acceptable ou non.


Sur l'appareil.

Une cape n'est rien d'autre qu'un plaid avec une coupe de poncho dans laquelle se trouve une résistance électrique gainée (moins de 1kg de métal). Certains modèles ajoutent un dimmer (quelques grammes et rien de bien technologique).


Pour les radiants, on a une plaque de métal fine de 60x60cm, une résistance métallique (moins de 500gr), un plaque isolante de 5-6mm d'épaisseur à l'arrière.


Si vous êtes une famille de 10 personnes avec 10 capes et 10 radiants, vous aurez toujours besoin de moins de métal que ce que contient un seul radiateur.


Même en ajoutant le poids environnemental de l'importation on arrive toujours très loin des ordres de grandeurs d'un système classique. Ceci étant dit il reste autant d'efforts à réaliser dans la relocalisation de ces industries, le respect des travailleurs et la durabilité des produits que dans les autres secteurs.


Sur la consommation

Sur l'aspect consommation électrique, le point précédent (2) permet de comprendre les ordres de grandeurs en jeu. En effet, pour produire de la chaleur il faut utiliser des objets et donc polluer. Dans le projet, on utilise des puissances entre 50 et 360 Watts. Par comparaison, un logement avec 4 radiateurs qui fonctionnent correspond à 5.000-6.000 Watts de puissance.


4/ Les panneaux radiants infrarouges c'est mauvais pour la santé ! FAUX

On pense généralement cela par analogie car le soleil peut être nocif pour nous et notre peau. Pour commencer, ne confondons pas UV (ultraviolets) et IR (infrarouges) ; ce sont des types d'ondes très différents. La majeure partie des ennuis liés à l'exposition au soleil provient des UV, pas des IR.

La question a même été tranchée au Sénat en 2013 suite à l'installation de radiants dans des kots étudiants (spoiler : aucun risque).

Quels sont les risques généralement évoqués ? Ils sont identifiés par l'ICNIRP (commission internationale de protection des radiations non-ionisantes) et sont au nombre de deux:

  • Endommagement de la rétine

  • Hyperthermie de la peau et dégâts à l'épiderme

Concernant le premier souci, ils ne concernent que les radiations à courte longueur d'onde. Ces radiations sont produites par des sources radiatives qui font de la lumière rouge-orangée, un feu ouvert, un four en fusion dans une verrerie... Pour que le souci se manifeste il faut que l'exposition soit longue et la puissance élevée. Mais c'est le même problème pour un feu ouvert. Les soucis avérés ne concernent que des cas extrêmes comme un souffleur de verre qui passe ses journées avec la rétine collée devant un four en fusion.


Les panneaux radiants, quant à eux, émettent des ondes (ou radiations) qui ont une grande longueur d'onde. Ils n'émettent pas de lumière et ne comportent pas de risque pour la rétine.


Concernant l'hyperthermie de la peau, si votre radiant est utilisé dans un environnement froid et qu'il ne sert pas à faire un sauna, vous ne risquez rien, fiez-vous à vos sensations.


Dernier élément: un radiateur classique émet déjà une part de radiatif, très variable en fonction des modèles et de la température de l'eau, mais qui sera généralement comprise entre 100 et 500W. On est dans les mêmes ordres de grandeur.



5/ Si je refroidis mon logement va moisir ! Faux si on ventile correctement

Pour les détails, allez voir la fiche sur l'humidité et celle sur la ventilation.


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